Considérations sur la campagne de 1815


Du côté des alliés


Wellington et Blücher ont un avantage clair sur Napoléon : ils savent où est l'autre, ils sont en contact et ils ont un plan. Ils ont axé toute leur stratégie sur l'idée d'une action commune de leurs deux armées.

Le premier essai a lieu à Ligny : Wellington et Blücher conviennent d'unir leurs forces. Il y a une dispute quand au fait que Wellington aurait promis un soutient conditionnel ou inconditionnel. Gneisenau semble avoir toujours tenu rigueur à Wellington de les avoir « laissé tomber » à Ligny. J'ignore quel était le point de vue de Blücher, mais soit qu'il ait compris, ou admis, que Wellington n'avait pu faire mieux le 16, soit que Müffling l'en ait convaincu, en tous les cas il n'a pas hésité : l'occasion se présentait de prendre sa revanche et il a promis (et tenu) son soutien au duc.

On peut ajouter que nous avons de nombreuses informations qui montrent que les armées de Wellington et de Blücher sont restées en contact étroit, et que les patrouilles prussiennes avaient une idée très précise de ce qui se passait entre Wavre et Waterloo, par la rive gauche de la Dyle – tout au contraire des français qui semblent avoir tout ignoré des mouvements de l'ennemi et n'avoir jamais réalisé l'étendue des contacts entre leur deux armées1.

Certains reprochent à Wellington de n'avoir gagné Waterloo que « grâce au soutien prussien ». Lorsqu'il dispose ses troupes à Mont Saint-Jean, Wellington sait qu'il ne pourra pas gagner seul. Si Blücher avait refusé son soutien, la bataille de Waterloo n'aurait pas eu lieu (en tout cas pas à Mont Saint-Jean) et l'histoire serait différente.

Wellington a tenu à Mont Saint-Jean parce qu'il attendait les prussiens, et il gagné parce que les prussiens sont venus et que Napoléon n'avait pas prévu leur arrivée2.


1Voir pour ceci aussi Michel Damiens, « La-foudre-enrayee-ou-le-plan-oublie-le-17-juin-1815 », pages 45-45
1Il est intéressant de voir que, dans les mémoires, Napoléon refuse toujours (ou prétend le faire) d'admettre qu'il n'a pas compris les mouvements de ses adversaires : « après avoir perdu la bataille de Ligny (Blücher) au lieu de faire sa retraite sur Wavre, eût du l'opérer sur l'armée de Wellington » et plus loin « le général prussien a violé les trois grandes lois de la guerre ». Moralité : Blücher et Wellington n'ont pas agit comme l'Empereur le pensait, ce n'est pas la faute de Napoléon, c'est celle de ses ennemis qui n'ont pas respecté les règles...

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